Des chants qu'emporte le vent

Un temps de grâce fut ce temps où je ne me souciais de rien, observant les Hommes tisser amour et haine, mine de rien, quand nulle vie ne m'appartenait... et gracieux fut ce temps où je connu l'amour, à mon tour, et comme je fus heureux d'en faire une vie nouvelle pour moi... mienne, subsistant de mes souffles et qui mourrait à ma fin... Et j'ai vécu, O que longtemps...

O mémoire, cimetière de mes beaux jours... Qu'ai-je fait après l'effort ?

Je m'arrêtai, secondes, profitant, encore, de la patience de l'appel du large, laisser un dernier mot plié sur les bords des hommes qui furent... et jamais ce mot ne sera lu, ni vues seront leurs sépultures oubliées de tous sauf de Dieu...

Comme l'Homme est curieux, battant les sentiers de sa perte, nul doute le troublant... et comme est curieuse, la perte, fuyant les Hommes la cherchant pour les rattraper telle la fatale évidence... Comme on dit, tant va le bateau dans la tempête qu'à la fin il échoue...
Que fus-je si ce n'est un navire de papier dansant au gré d'un temps mauvais ? Et je fus naufragé sur tes rives inconnues, une plaie sur le cœur, une plaie sur l'âme et un désir étrange d'aimer le rivage qui m'accueillit, arpenter tes sables cherchant l'abri.

Dans la révolution des vents et des poussières, mes sens se confondirent... Je t'ai aimé, j'ai aimé la vie, je t'ai haït, j'ai maudit la vie et tes couleurs n'en devenaient que plus vives. Et je pus voir, à la mort de la tempête, au loin, tes éminences. J'ai couru embrasser tes grandeurs et tes grandeurs se dissipaient au rythme de mon pas hâté. Et de feues grandeurs, j'atteins, ne furent plus qu'un château de vent, dans les vallées... et ton rire, dans ses salles peuplées de néant, ne fut plus qu'échos de soupirs...
Dans la révolution des jours et des mois, mes sens s'estompèrent... Je me suis endormi, le cœur froid. J'ai embrasé cette vie que j'avais conçue pour le réchauffer et mes mains s'en sont trouvées brulées du feu de chaque seconde que je t'eusse voué. Chaque brulure me contait un de tes contes marqués du sceau des enfers et comme l'enfer m'aurait paru doux...

Je pus, enfin, te voir, au-delà de la distance.
Tes souffrances m'appelaient, réveillaient en moi la douce inspiration.
Ton âme m'appelait, rêvant, mais, la mienne ne retrouva pour ton rêve nul chemin...

March 4, 2013
Let's get in touch!